Spéculation : le retour des affameurs
16 août 2010 (Nouvelle Solidarité) – Puisque les banques centrales ont décidé de poursuivre leur sauvetage des spéculateurs, ces derniers se jettent à nouveau sur le marché des matières premières alimentaires. Si une part de la hausse des cours mondiaux est due aux effets non-maîtrisés des aléas climatiques, les spéculateurs s’emparent de l’occasion pour renflouer leurs caisses. « La spéculation financière s’est emparée de cette opportunité de profits rapides, avec une activité totalement inhabituelle sur le marché du blé coté par Euronext à Paris. En effet, les opérateurs financiers se sont fortement investis en juillet sur le marché de Paris, moins régulé que celui de Chicago », dénonce l’Association nationale de la meunerie française.
Le volume des paris financiers sur les matières premières alimentaires a été multiplié par cinq en deux mois, atteignant des niveaux supérieurs à ceux de 2008. Le blé, l’orge, le maïs, le cacao, etc., voient leurs cours exploser. L’on s’attend à une forte hausse du prix du pain et de la viande dès l’automne, de l’ordre de 8 à 12%.
La spéculation sur l’alimentaire est aujourd’hui 50 fois supérieure aux volumes produits et échangés réellement, puisqu’il n’est pas besoin d’acheter et vendre des produits pour jouer avec les instruments d’assurance financiers que sont censés être les produits dérivés.
A la grande différence de la crise alimentaire de 2008, cette spéculation intervient dans un monde où les banques centrales ont inondé les marchés financiers de cash dans de telles proportions et à un niveau toujours accru, que les monnaies ont perdu toute crédibilité, créant les conditions d’une explosion hyperinflationniste.
Plus que jamais, nous devons imposer une mise en liquidation judiciaire du système financier et établir une émission monétaire publique qui permettra de financer l’équipement nécessaire au doublement de la production alimentaire mondiale. Il n’y a plus assez de place sur terre pour que cohabitent spéculateurs et êtres humains.
Nessun commento:
Posta un commento