venerdì 18 giugno 2010

Faut-il renationaliser les banques ?

Mardi 15 Juin 2010 09:01

Bernard Maris, Journal intime 939


Faut-il renationaliser les banques ?


« Les banques je les ferme, les banquiers je les enferme ! » (Vincent Auriol)


Les banques continuent à faire des leurs. Combien de chômeurs et de conflits pour comprendre qu’il faut faire la peau à ces gens ? Charles Wyplosz, prof de macro en Suisse, pas vraiment de « gôche », écrivait qu’il fallait à jamais dégoûter les gens de vouloir devenir banquier. Taxer à mort les traders et autres patrons de banques, pour qu’ils aillent exercer leurs talents dans la production, l’industrie, les arts, l’informatique, l’agriculture bio, tout sauf le commerce de l’argent. En ce moment Trichet, le patron de la BCE, prête de l’argent à 1% aux banquiers. Autrement dit cadeau (le patron de la Banque d’Angleterre, lui, prête à 0,5% ! Essayez d’aller demander un prêt à 0,5% !!) Trichet a prêté environ 450 milliards d’euros. Que font ces salopes de banques avec tout ce fric ? Elles le replacent aussitôt à 0,25% chez Trichet ! A la BCE ! Elles pourraient financer l’économie ? Pas du tout. Elles stérilisent l’argent prêté, comme de braves paysans qui le glissent sous le matelas, on sait jamais.
Avec le reste, elles achètent des titres publics, qui leur rapportent du 3% (Allemagne) 6% (Espagne) 8% (Grèce) etc. Bien entendu elles ne rachètent pas pour elles-même, elles prêtent à des hdge funds ou des particuliers qui rachètent pour toucher du 3, 6 ou 8%. Résumé des courses : Trichet donne de l’argent à 1%, qui sert soit à rien, soit à plumer la Grèce de 7% (8 moins 1, à l’attention de l’élève Cavanna).
Moralité : 1) Trichet est un âne ou salaud de fieffé complice des banques (rayez les mentions inutiles). 2) Qu’attend-on pour courcicuiter ces gens qui nous ruinent ? Trichet rachète en ce moment de la dette grecque, portugaise, irlandaise, pour 40 milliards d’euros. Il fait marcher la planche à billet pour 40 milliards d’euros. Il fait ce que faisait le Trésor public français dans le bon temps, quand ces saletés de banques privées étaient nationalisées et la bouclaient, il finance par le papier le déficit. Comme il est obsédé par l’inflation, un peu comme un médecin obsédé par la saignée qui continuerait à saigner les cadavres, il retire exactement 40 milliards d’euros du marché interbancaire. Merkel défend Trichet. Merkel veut faire payer les Etats (les citoyens) pour rembourser. Van Rompuy défend Trichet. Il se déclare opposé à la France et à toute structure institutionnelle qui pourrait coordonner la stratégie économique de l’Union européenne, et particulièrement de la zone euro. Même Barroso le guignol, le mao devenu ultralibéral, le cumulard des tares du maoisme et de l’ultralibéralisme, trouve que c’est un peu exagéré.
Pendant se réunit à Bâle le comité chargé de définir les nouvelles règles « prudentielles » des banques. Proposition : augmentez les fonds propres des banques (la couverture de leurs emprunts, pour protéger les citoyens, autrement dit réduire la spéculation bancaire, la prise de risque). Et réduire l’effet de levier qui permet aux hegde funds de faire des opérations par emprunt : en fait, appelons un chat un chat, de faire de la vente à découvert.
Aussitôt les banques montent au créneau via leur lobby, l’Institut de la Finance Internationale, 400 banques du monde entier. Que démontre cet IFI ? que des règles prudentielles vont brider le crédit dans le monde, particulièrement en Europe où il représente 74% du financement de l’économie (contre 53% au japon, et 23% aux Etats-Unis.) Calcul : sur la période 2011-2015 la croissance chutera de 4,3% en Europe, donc 9,7 millions d’emplois seront supprimés. En tête des aboyeurs, Baudoin Prot de la BNP, et Josef Ackerman, patron de la Deutche Bank...
Non mais... Rigolos ! Guignols ! Pitres ! Comiques ! Escrocs ! d’un coté on replace l’argent que vous prête la BCE, pratiquement tout l’argent, en refusant de faire du crédit, et de l’autre on raconte que si le comité de Bâle va trop loin on ne pourra faire de crédit ? Baudoin... Je me pince ! A moi ! les sels ! vite ! qu’on m’allonge ! Je m’étrangle !
Résumé : on paye par la rigueur l’obligation de rembourser des rentiers, qui, conseillé par les banques, nous ont mis dans la bouse. En 36, l’establishment bancaire français s’accrochait à la convertibilité du franc en or pour sauver la rente. Auriol a dit niet. Suivi par De Gaulle en 1945, qui a tout nationalisé. La dénationalisation a commencé en 1986, inaugurant la plus fantastique crise financière conneu par la France depuis les Assignats. Il faut renationaliser les banques.

Zarzélettres


Sapir, Pastré et moi


On se retrouve à l’EHSS dans un débat sur la finance e tutti quanti, et Sapir nous dresse un tableau apocalytique de la situation. Résumons : 1) on ne pourra jamais rembourser, même nous les français, ne parlons pas des espingouins ou des lusitaniens, encore moins les grecs les irlandais et les autres, il faut restructurer la dette. 2) La Chine est en train de nous faire la peau. Donc, soit on tente de survivre en blocant sélectivement au moins aux frontières, soit on se dépêche d’apprendre le mandarin et on se fait brider les yeux. 3) l’Allemagne est en train de nous niquer. Soit on la vire de la zone euro, soit on détruit l’euro. Pastré s’étrangle. Il a toujours eu un faible pour les banquiers, parce qu’il est un peu banquier, et il défend la liberté du commerce, l’euro, l’europe puis se barre en hoquetant quelques borborygmes. Jamais vu une réunion d’experts aussi drôle.


Et si ma tante en avait ?

Jacques Sapir vient de diriger un bouquin assez extraordinaire « 1940 : Et si la France avait continué la guerre » Ed Taillandier. Bien entendu c’est une fiction. Une « uchronie » comme ont une « utopie ». Mais pourquoi cette fiction est importante, au-delà du « et si ma tante en avait elle serait mon oncle » ? Parce qu’elle est incroyablement documentée sur l’état des lieux et des forces au moment de la débacle. La biblio, même si elle est un peu trop anglo-saxonne (il est vrai que les historiens anglo-saxons ont plus bossé que les notres) est un fond inépuisable. Et surtout cette fiction est faite pour tordre le coup à l’histoire officielle, scandaleusement officielle, celle que les Zemmour caquètent à longue d’antenne : Pétain a sauvé la France, aidé l’Angleterre et permis d’attendre que américains entrent en guerre. L’hypothèse de la France continuant la guerre (De Gaulle, Mendel, Zay, Blum, Herriot, Jeanneney, Lebrun….) imposant leurs vues à cette canaille de Weygand obsédé par les communistes et ce pauvre Reynaud obsédé par sa poule, nous réchauffe un peu le cœur et nous fait oublier les six millions de cadavres dans les placards de Pétain.

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