sabato 27 marzo 2010

Dis moi qui tu taxes...

Dis moi qui tu taxes...

Dimanche 21 Mars 2010 22:38

Bernard Maris, Journal intime 928

Dis moi qui tu taxes...
Et je te dira qui tu es. Faut il introduire la TVA sociale et baisser les impôts des entreprises ?

TVA sociale

Passée inaperçue dans l’interview de Sarko au Figaro, et pourtant, elle est de retour ! Entres les deux tours des législatives, il paraît qu’elle avait perdre quelques sièges de députés à la droite. L’idée est simple : faire payer la protection sociale par le consommateur et cesser de la faire payer par l’entreprise. Ainsi l’on restitue des points de cotisations sociales aux entreprises et on allège le coût du travail. 5 points de TVA sociale représentent quelques 30 milliards d’euros, soit l’équivalent de ce que payent les entreprises pour la protection familiale, ou quasiment la moitié de ce qu’elles payent (65 milliards) pour la maladie. Autre avantage de la TVA sociale : elle taxe les produits venant de pays à basse protection sociale comme la Chine. Encore de la compétitivité restituée aux entreprises ! Premier problème : la TVA est un impôt proportionnel, particulièrement injuste. Riche ou pauvre, vous payer pareil. Ce à quoi les riches répondent : quand tu achètes un produit, tu en jouis pareil, que tu sois riche ou pauvre. Donc tu dois payer pareil. Ce à quoi les pauvres répondent : non, car la TVA n’est pas seulement un impôt sur la consommation, c'est-à-dire sur le plaisir que te donnent les produits, mais un impôt destiné à financer les services publics. Et il n’est pas juste que les riches bénéficient de l’éducation nationale comme les pauvres en la payant relativement moins cher.
2° Problème : avec une TVA à 25%, le quart du prix du produit ! , la consommation s’effondre. Pour un adepte de la décroissance comme moi, pas de problème. Hélas, la production aussi s’effondre, et je ne veux pas priver les gens d’emploi. Ce que les entreprises ont gagné d’un coté, elles le perdent de l’autre. A moins que tu ne veuilles construire une économie à l’Allemande, où tout est fondé sur l’exportation, et où le pouvoir d’achat des citoyens stagne.


La guerre Franco-Allemande


Voilà justement Christine Lagarde qui proteste dans le Financial Times contre le modèle Allemand : les Allemands ne sont pas fair-play, ils cassent leurs salaires et leur consommation, en revanche ils baissent les impôts de leurs entreprises, ils construisent une économie entièrement fondée sur les exportations et désindustrialisent la France.
Ce à quoi les Allemands répondent : une fois de plus les Français copinent avec les Anglais pour nous emmerder ; les Anglais viennent de refuser, via leur « socialiste » Brown de lutter contre les hedge funds qui polluent la vie monétaire internationale ; les Anglais n’ont rien à exporter, sinon des spéculateurs, des joueurs sur la mauvaise santé de la Grèce, et des financiers qui ne sont capables que de foutre en l’air l’économie mondiale ; quant aux français, si leur économie va mal, ce n’est pas notre faute. Qu’ils fassent comme nous, c’est-à-dire qu’ils compriment leur coût du travail. Il est vrai que le coût du travail qui était 20% plus élevé en Allemagne il y a quinze ans, vient de rejoindre celui de la France. Les Allemands ajoutent que ce n’est pas de leur faute si les Français sont incapables de produire des biens de bonne qualité et innovants, comme eux. Il est vrai que la compétitivité allemande ne tient pas aux prix, élevés, mais à la qualité de ce qu’ils vendent et à leur service après vente ; mais ils ne concurrencent pas les Français puisqu’ils vendent de la machine outil et que nous ne savons plus en faire. Quant aux bagnoles, pour lesquels ils nous concurrencent, ce n’est pas de leur faute si les américains s’enthousiasment pour les BM et les VW, et n’achètent jamais une Renault. En fait, le tort que font les Allemands aux français tient à la faiblesse de leur consommation. Comme 16% des exportations françaises partent en Allemagne, notre premier partenaire, la faiblesse de la demande allemande est responsable, selon l’OFCE, d’une chute de 30% de nos parts de marché. Les Allemands payent leurs super-compétitivité et leurs colossales exportations (47.5% du PIB en 2007) d’un appauvrissement considérable de leur population, du développement du temps partiel et du chômage partiel, d’une baisse des indemnités chômage, d’un déficit assez important tout de même (5.5% du PIB). Ils créent une économie de la concurrence en Europe, dont l’effet sera, à terme, de faire couler tout le monde. Paradoxalement, c’est Lagarde qui propose un développement concerté et solidaire, un développement qui correspondent en fait à une unité politique ! Ce dont les Allemands n’ont rien à foutre. Mais le jour où ils auront fait crever les autres pays d’Europe, ils se retrouveront avec leurs produits sur les bras, bien fait.

Livre

Merci ô braves lecteurs de m’indiquer de si beaux romans à lire moi qui en manque cruellement en ce moment. Mais je viens de finir le dernier Modiano (Horizon), et c’est du bon, presque aussi bon que le « Café de la jeunesse perdu » qui débutait sur une accroche de Guy Debord. Sinon je me suis plongé dans le Godard d’Antoine De Baecque (Grasset). Fascinant (Godard fascinating). Dans le genre sérieux « Les valeurs, les idées et les intérêts. Introduction à la sociologie de Max Weber » de Stéphen Kalberg, La Découverte. Du lourd, du bon, mais allez voir Weber directement, il reste pour moi le meilleur avec Marx. La préface d’Alain Caillé et Philippe Chanial est formidable. L’énigme enfin résolue du rationnalisme occidental ? Pourquoi l’Europe et pas la Chine ? Et pourquoi les Européens sont-ils obsédés par la rationalité ? Vous verrez, quand la Chine dominera le monde, on ne se posera plus ce genre de questions. En revanche, je ne suis pas encore convaincu (premier tiers du livre) par « Hammerstein ou l’intransigeance » de Hans Magnus Enzensberger, Gallimard, l’histoire du chef d’Etat-major général de la Reichswehr, qui tourna le dos à Hitler (enfin un ! à dire vrai, les prussiens m’ennuient).

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