mercoledì 3 febbraio 2010

Bernard Maris: Réponds, si t'es un homme!

Réponds, si t'es un homme!

Lundi 1 Février 2010 21:28

Réponds un peu, si t’es un homme !


Aussi ennuyeux qu’un film dont on connaîssait la fin : il a répondu, avec ses tics, ses coups de menton, ses fausses interrogations faussement indignées : « Que diriez-vous si je ne faisais rien ? Hein ? Hé ? Hou ? Cui-cui ? Que diriez-vous, loulou, hein ? » Les dix zozos sélectionnés pour « Combien ça coûte ? », pardon, pour « Paroles de français » - ça ne s’invente pas - ont opiné du béret ; et Pernaud, l’ami des gâteux qui ont le temps de regarder le JT en pleine journée et de frissonner au temps qu’il fait, Pernaut, a servi la galette au roi comme il fallait, ni chaude ni froide ; Pernaut dont la vie sexuelle intrigue tant les magazines, Pernaut notre horizon indépassable, Pernaut la France d’en bas, basse comme une révérence.
La France... Cette chose frippée à vocation universelle, aigre et prétentieuse comme une vieille fille, vaniteuse à la mesure d’une pseudo-splendeur passée, incarnée par l’assemblée dominicale à l’Eglise du village : Fillon (amateur de bagnoles de course, formation de notaire, mèche d’étudiant en capacité en droit, cureton à progéniture élargie), Hortefeux (étudiant en droit également, blond facho tendance Assas), Lagarde (sympathique nageuse, avocate d’affaires, catho sincère, qui avoue en direct que non, le séisme de Haïti ne perturbe pas sa foi, au contraire, on sent bien qu’il y a du divin dans tout ce malheur), Darcos (catho intégriste, qui cherche à faire interdire à l’école un film sur l’avortement en Roumanie, et dont l’objectif de casser l’éducation nationale publique est à peine dissimulé), Besson-le traitre qui en rajoute et se vautre dans sa traîtrise, un peu comme le Général Aussaresse se vautrait dans sa torture etc. etc. Ah : Xavier Bertrand, franc-maçon (« maçon peut-être, mais franc ça se saurait ! » (Copé)). Qui sauver dans ce gouvernement ? Borloo, oui, à cause de ses futals en tire-bouchon de baujolais, et de sa tronche mal réveillée, et Rama Yade pour le plaisir. Et, coupant le gâteau devant des enfants si propres après la messe dominicale, Nicolas Sarkozy. Neuilly c’est la France, la France c’est Neuilly.
Tiens, à propos d’enfants, les trois mômes coursés par des crétins de policiers municipaux qui jouaient aux cow-boys, des policiers municipaux comme on les aime à Neuilly et Levallois-Perret, qu’en dit-il le Pernaut ? Il est temps de leur donner des tazers à ces flics ! Et qu’en dit Laurence Ferrari, qui pleurniche sur les enfants d’Haïti, si loin et si convenables, dans leur malheur de petits négros aux yeux plein de larmes qui ruissèlent sur la poussière mais aux dents si blanches ?
La France rancie des exilés fiscaux, des richards qui festoyèrent au Fouquet’s avant de repartir en Suisse en attendant de revenir à l’Hôpital Pompidou. Des Jonnhy qui promirent de revenir et ne revinrent pas. Des Aznavour qui glapissent contre le téléchargement illégal avant de ramasser frileusement les sacs de billets qu’ils serrent contre leur poitrine – attention, Charles, il y a un billet de cent qui s’échappe, là, serre bien...
La France qui fait des lois sur la récidive, se flatte de la diminution du nombre de professeurs ; qui augmente de 172% le salaire du président de la République à sa demande – quelle grandeur, mais quelle classe !
La France de Rachida Dati qui a honte de ses bagues et emprisonne à douze ans ; du record du taux de suicide en prison ; de l’invention de la peine préventive à perpétuité ; de la bande à Coupat, coupable de ne pas vivre comme les autres et emprisonné sept mois pour petite rêverie révolutionnaire.
La France de Bouygues, fournisseur de temps de cerveau disponible, de Solly, ex directeur de campagne de Sarko promu à TF1, de Pérol, ex secrétaire adjoint de l’Elysée promu aux Banques Populaires, de Proglio, pour la double rémunération duquel le Président se bat en personne, la France des avocats d’affaires aux affaires, Sarko, Lagarde... « Les français ont un mauvais rapport à l’argent » (Xavier Bertrand). Non, pas du tout : ils ont compris : ils en ont marre de se faire plumer, flouer, rouler, extorquer au nom de l’égalité des chances et du mérite des Jean Sarkozy à la Défense et des riches qu’il faut protéger sinon ils créeront pas d’emplois pour les pauvres. La preuve, le chômage explose. Mais s’il n’y avait pas le bouclier fiscal, qui incite les riches à se préoccuper des pauvres, il augmenterait encore plus, donc il faut baisser les impôts. Et sinon, tous les riches ils partiront.
Il est parti Proglio, quand on lui a enlevé 450000 euros par an ? Paraît qu’il devait partir en hâte gagner du fric en Syldavie. Toujours là. La preuve qu’on peut vraiment taxer à 90% toutes ces rémunérations obscènes sans que rien ne change.
« Oui, mais Proglio est un artiste ! » Pas du tout : un artiste pique du fric à ceux qui l’aiment, c’est loyal, un Proglio à ceux qui suent pour lui, plus aux consommateurs qui sont bien obligés de boire sa flotte. C’est pas pareil.
La France où des ministres osent se vanter de taux de reconduite à la frontière, se vanter de quotas humains ! Non de bestiaux, répétons, mais de quotas concernant des êtres humains, comme autrefois on se vantait de quotas offerts en sus aux Allemands (ça c’était pendant l’Occupation) ou en moins (ça c’était après l’Occupation). La France où pour faire oublier le malheur des banlieues on dévoilera quelques imbéciles en burqua. La France où le Président nomme les patrons des chaînes publiques, et à la trouille d’affronter des vrais journalistes un peu pros, un peu rodés aux questions économiques et politiques ; courageux, oui, mais derrière le bouclier de Pernaud.
C’était quelques paroles de français.




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Le corps à ses raisons

Lundi 1 Février 2010 21:27

Le corps a ses raisons


Enfin on s’intéresse à l’explosion du nombre des gardes à vue, scandale bien français comme le suicide en prison. 600000 gardes à vue contre 200000 en 1975 ! Trois fois plus de coupables en 35 ans ? Bien évidemment non. Les raisons de l’explosion ? La culture du chiffre, de la performance : pour augmenter le taux d’élucidation, on arrête systématiquement, on trouve de plus en plus de coupables, et on affiche du chiffre. Et deuxième raison, essor de la comparution immédiate, de la justice rapide, efficace. On est pressés : garde à vue, jugement, prison.
La garde à vue est une humiliation, morale évidemment, mais au départ une humiliation physique. Depuis l’abolition de la torture, à la veille de la Révolution, le corps des prévenus ou des condamnés a été, petit à petit, respecté. En 1810 on pratique encore la marque au fer rouge, sur l’épaule du condamné. Jusqu’en 1832 on coupe la main du parricide avant de lui couper la tête – nous qui regardons de haut les stricts applicateurs de la charria, souvenons-nous d’où nous venons. Longtemps les exécutions sont publiques et les médecins conseillent aux couples d’y assister comme « remède à l’impuissance ». C’est dire la connotation sexuelle du supplice. Sous le corps du prévenu ou du condamné, le sexe. Il faut attendre la Révolution pour que le viol d’une femme ne relève pas de la « luxure », mais d’un délit, puis, beaucoup plus tard, soit caractérisé comme crime. L’interdiction des exécutions publiques, puis la suppression de la peine de mort sont un progrès, tout simplement. Un jour on interdira l’exécution publiques des animaux, destinée à exiter une foule sexuellement frustrée, et ce sera aussi un progrès humain.
La garde à vue permet aux policiers d’exprimer, plus ou moins fortement, ce qui existe de plus hideux au cœur des hommes, le sadisme. Bien évidemment les policiers ne sont pas des sadiques : ils sont des hommes, et tout homme, mis en condition de l’être, est sadique. Et toute femme aussi, ce qui est assez poignant, hélas, les exemples de maltraitance des policières sur des femmes abondent. Les policiers empoignent, serrent, palpent, fouillent, scrutent, et sans doute sont-ils plus dégoutés qu’heureux de le faire. Mais collant, empoignant serrant, palpant, fouillant, scrutant, ils sont dans un rapport charnel et sexuel. Les exemples abondent d’humiliations, mais on veut bien croire que saisir le bras d’un homme ou d’une femme, le tordre, le menotter, bref toucher un corps n’est pas très agréable. Pour les victimes, c’est odieux. Pourquoi faire oter leur soutien-gorge aux 55000 femmes placées en garde à vue ? Pour en vérifier la couleur ?
Dans « Un roman français », le sympathique et comique Beigbeder est placé en garde à vue, et là, fini la rigolade : il ressent une peur, une frayeur et une humiliation totales, cette humiliation que les policiers ne cachent vouloir infliger à sa célébrité. Dans la garde à vue des mineurs, comment ne pas penser qu’il s’agit de la volonté d’humilier la jeunesse ?
La garde à vue doit devenir un temps de procédure pénale ordinaire, avec arrivée immédiate de l’avocat, en concordance avec les droits de l’homme au sens de la Cour Européenne. Les policiers sont contre, qui veulent être seuls à seul avec le menotté, selon la vieille idée qu’il faut faire craquer le prévenu pour qu’il avoue. Dans certains commissariats la fouille à corps ne se fait jamais ; ailleurs elle se fait systématiquement. « La perversité n’est pas universelle » dit le vice-batonnier de Paris. La perversité n’appartient pas à la justice. La garde à vue n’est que la queue de comète de la torture.
Les policiers ajoutent que la garde à vue est une première forme de sanction. Quoi ? Ils punissent par la garde à vue ? En quoi ont-ils le droit de définir une sanction ? Sont-ils des juges ? Qui sont-ils pour punir ? Qui sont-ils pour décider d’un châtiment corporel et d’une humiliation psychique, souvent indélébile ? Vous direz : à ce compte là, les matons n’ont pas le droit de foutre une bonne dérouillée à un détenu récalcitrant avant de le jeter au mitard. Non, pas le droit. Et comment vont-ils l’ammener au mitard ? avec des pincettes pour ne pas le palper ? Sur un pavois pour éviter de « l’humilier » ? En le tirant avec un lasso ? Je ne sais pas. Je sais simplement que les fouches caudines radiographiant les corps sont un progrès par rapport aux fouilles à la main.
Mon corps n’est soumis à personne. Il n’appartient qu’à moi et à ceux qui ont le droit de le palper, en général ceux qui l’aiment ou le respectent, c'est-à-dire ceux qui m’aiment ou me soignent. Ce qui nous amène à la question de la burqa, qui n’est pas une question mineure, et encore moins la question d’une minorité (voir le « Manivelle » de Gérard Biard p ). Dans un monde où l’équarissage des corps féminins est la règle, où l’on affiche en grand des corps nus féminins écartelés – le corps nu ou à demi-nu de la femme, sa bouche, son visage non pas érotique mais banal, sont le fondement de la pub – certaines femmes décident de s’afficher par « anti-corps féminin » en quelque sorte. De quoi pourrait faire la pub une femme en burqa ? Même pas d’une crème pour les pieds, et pourtant ces corps totalement cachés n’ont rien de banal. Ils sont une atteinte à la pudeur, parce qu’ils supposent une femme totalement soumise, corps et âme, en dehors de tout contrôle, de toute loi, de tout respect, à une brute religieuse (ou peut-être un troubadour, on peut rêver) et qui se flatte publiquement de son esclavage. Quelle est la différence entre une minijupe et en burqua ? La première peut, magré tout, tout interdire. La seconde rien. Elle marque la soumission du corps et n’a pas sa place dans état de droit.

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